Points importants
- C’est un défaut de développement de certaines structures de l’œil
- C’est une affection congénitale et héréditaire
- Elle touche plusieurs races de chiens, dont le Colley
- Il existe plusieurs stades avec des conséquences sur la vision allant de la cécité à l’absence de trouble visuel
- Le diagnostic se fait au cours d’une consultation d’ophtalmologie
- Il n’existe pas de traitement
- Un dépistage précoce est conseillé
Qu’est-ce que l’anomalie de l’œil du Colley (AOC) ?
L’anomalie de l’œil du Colley (AOC) est une affection de moins en moins fréquente du fond d’œil.
L’atteinte est généralement bilatérale.
Elle est caractérisée par un défaut de développement de certaines structures (mésodermiques, vasculaires et fibreuses) des parties postérieures du globe oculaire et dont la présence et la gravité sont indépendantes de la couleur de la robe.
C’est une affection congénitale, à transmission héréditaire selon un mode autosomique et récessif mais le déterminisme génétique varie en fonction du type de lésion (dysplasie-hypoplasie choroïdienne, avec une pénétrance quasiment de 100%, ou colobome du nerf optique).
La mutation a été identifiée (délétion de 7.8-kb dans l’intron 4 du gène NHEJ1 situé sur le chromosome 37).
En France, une étude portant sur 336 Colleys à poils longs, examinés entre 1992 et 2004, n’a identifiée aucune différence en fonction du sexe. Il a été montré que 42,6% des adultes examinés étaient atteints d’AOC.
Parmi les chiots examinés avant l’âge de 8 semaines, 72,8% étaient atteints d’AOC, avec une fréquence beaucoup plus importante du stade 1 chez les chiots que chez les adultes. L’importance d’un examen précoce est donc confirmée.
Prédispositions raciales à l’anomalie de l’œil du Colley (AOC)
La maladie est décrite dans différentes races comme : Berger australien, Berger des Shetland, Border Collie, Colley, Colley barbu, …
Signes cliniques de l’anomalie de l’œil du Colley (AOC)
Selon les lésions observées lors de la consultation d’ophtalmologie, on distingue 4 stades :
- Le stade I : hypoplasie-dysplasie choroïdienne. C’est une lésion non évolutive au cours de la vie du chien, et qui ne provoque pas de troubles de la vision.
- Le stade II : hypoplasie choroïdienne et colobome du nerf optique. Il ne présente généralement pas de conséquences sur la vision. Toutefois, dans certains cas, un déficit visuel très localisé et très partiel semble possible. Les déficits visuels sont « proportionnels » à la taille du colobome. Certains peuvent concerner la totalité de la surface du disque optique et provoquer alors une cécité quasiment complète. Ce cas de figure est rare, mais possible.
- Le stade III est un stade II associé à un décollement de rétine. Il est associé à des troubles de la vision généralement très sévères.
- Le stade IV correspond à un stade 3 compliqué d’une hémorragie du vitré. Ce stade est généralement associé à une cécité complète.
Comment confirmer le diagnostic de l’anomalie de l’œil du Colley (AOC)
Un diagnostic précoce est possible. Selon les cas, il se fait à partir d’un examen ophtalmoscopique (c’est-à-dire un examen du fond d’œil), et parfois d’une échographie oculaire.
Traitement de l’anomalie de l’œil du Colley (AOC)
Il n’existe pas de traitement pour l’AOC.
Dans certains cas associés à un décollement localisé de la rétine, un traitement préventif, une rétinopexie au laser notamment, peut être envisagé pour prévenir l’aggravation du décollement de rétine.
Pronostic et prévention de l’anomalie de l’œil du Colley (AOC)
Pour les stades I et II, les conséquences sur la vision sont considérées comme absentes ou négligeables. Le stade I est considéré comme non évolutif, et pour des lésions modérées de stade 1 passant inaperçues à l’âge adulte (après 7 semaines environ), les individus sont qualifiés de ‘Go normal’ et la reproduction n’est pas déconseillée.
Le stade II est généralement stationnaire.
Pour les stades III et IV, l’AOC présente des conséquences sur le plan fonctionnel pouvant aller jusqu’à une cécité complète dans les cas les plus graves, en particulier lors de décollement rétinien précoce, survenant vers trois semaines d’âge.
Du fait de la fréquence élevée de l’anomalie, de sa transmission héréditaire et des risques possibles de cécité pour certains chiens, un dépistage précoce associé à un plan de reproduction adapté est nécessaire.
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