Points importants
- L’entropion correspond à un enroulement vers l’intérieur d’une ou plusieurs paupières. La plupart du temps, il apparaît tôt dans la vie du chien, durant sa croissance (photo 1).
- Classiquement, il concerne la paupière inférieure de chiens de races moyenne à grande. Dans ces cas, il peut être responsable de signes de douleur et de lésions sur la cornée. De nombreuses races sont prédisposées, et une chirurgie est souvent nécessaire à la fin de la croissance de l’animal.
- Les races brachycéphales sont prédisposées à un entropion de la paupière inférieure dans sa partie nasale. Il n’est généralement pas douloureux, mais responsable d’un débordement chronique des larmes le long des ailes du nez.
Entropion chez le chien : une anomalie des paupières
Entropion chez le chien est une anomalie des paupières se manifestant par un enroulement du bord de la paupière vers l’intérieur. L’entropion peut être plus ou moins important. Il peut concerner la paupière supérieure ou la paupière inférieure, et parfois les deux.
Les différents types d’entropion chez le chien
On classe habituellement les entropions en trois catégories :
- les entropions congénitaux ou développementaux
- les entropions spastiques
- les entropions cicatriciels
Les entropions développementaux sont les plus fréquents. Cette malformation des paupières se retrouve dans de nombreuses races de chiens.
Les races prédisposées à l’entropion congénital chez le chien
Les principales races de chien pour lesquelles une prédisposition à l’entropion développemental est connue incluent : Akita Inu, Beauceron, Berger picard, Bichon frisé, Bouledogue français, Bull Mastiff, Bulldog anglais, Caniche nain et miniature, Cavalier King Charles spaniel, Chow-Chow, Cocker américain, Cocker anglais, Dogue allemand, English Springer Spaniel, Epagneul français, Flat-Coated retriever, Golden Retriever, King Charles spaniel, Labrador Retriever, le Retriever de la baie de Chesapeake, Rottweiler, Saint Bernard, Setter irlandais, Shar Pei.
La localisation de l’entropion le long des paupières est souvent spécifique de chaque race, mais l’atteinte la plus fréquente concerne la paupière inférieure, et plus particulièrement l’angle externe. Le Shar Pei est l’une des rares races concernées par l’entropion de la paupière supérieure, et ce en raison de l’importance des plis de peau situés sur le crâne.
Quelques races de chiens (Shar Pei et Chow-Chow) sont prédisposées à un entropion des 4 paupières.
Concernant les races géantes comme le Dogue allemand, le Bull Mastiff ou encore le Saint Bernard, il est fréquent que l’entropion soit combiné avec un ectropion. On parle alors de macroblépharon ou « œil en diamant ».
Les symptômes et signes cliniques provoqués par l’entropion congénital chez le chien
Concernant les entropions les plus fréquents, c’est-à-dire développementaux, les premiers signes cliniques se manifestent dans la première année de vie mais aussi, dans les formes les plus graves, dès l’âge de 2 à 6 semaines (chez le Shar Pei notamment). L’enroulement de la paupière vers l’intérieur provoque le frottement de cils et/ou de poils sur la cornée et la conjonctive, et cette irritation est très douloureuse pour l’animal.
Il s’installe alors un véritable cercle vicieux, puisque la douleur engendrée par l’irritation des poils et des cils se manifeste par un spasme/fermeture des paupières, qui a pour conséquence de majorer le degré d’enroulement des paupières et donc le frottement des poils et des cils sur les surfaces oculaires : c’est ce que l’on appelle l’entropion spastique.
Quel est le traitement de l’entropion chez le chien ?
Le traitement, généralement chirurgical, ne doit être envisagé qu’après une consultation spécialisée en ophtalmologie. Les techniques les plus utilisées sont de type Celsus-Hotz, et elles consistent à exciser un croissant de paupière sous la zone d’entropion, puis à suturer les berges de la plaie. Il n’y a pas d’âge idéal pour opérer : trop attendre, c’est exposer l’animal à la douleur et au risque d’ulcère cornéen ; mais opérer tôt dans la vie de l’animal expose au risque d’une correction insuffisante, donc à la nécessité de réintervenir à la fin de la croissance de l’animal.
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