Points importants
- Les endocardites sont souvent la conséquence d’un foyer infectieux qu’il faut tenter de localiser
- C’est une maladie très grave, difficile à diagnostiquer et dont l’importance est sous-estimée chez le chien
- Il existe des formes sur-aiguës qui peuvent être fatales en quelques heures
- Des séquelles peuvent être responsable de l’installation d’une insuffisance cardiaque
Qu’est-ce qu’une endocardite chez le chien ?
L’endocardite chez le chien est une inflammation de l’endocarde. Le plus souvent, l’endocardite concerne les valves cardiaques et est due à une bactérie qui circule dans le sang, en provenance d’un foyer infectieux situé dans une autre partie du corps de l’animal (abcès, infection urinaire, respiratoire, prostatique, de l’utérus, …). Les endocardites sont favorisées chez les chiens par toutes sortes de maladies chroniques (diabète par exemple). Elles sont sous-estimées chez le chien et moins fréquentes chez le chat.
Quand suspecter une endocardite chez le chien ?
Les symptômes d’une endocardite sont très variables et dépendent en partie de la maladie primitive. Une fatigue inexpliquée, une boiterie, des vomissements,… peuvent être les premiers signes, tout comme des épisodes inexpliqués de fièvre. L’apparition soudaine d’un souffle cardiaque est, en fonction des commémoratifs, un élément de forte suspicion, en particulier si son évolution (intensité et sonorité) est rapide quelques heures à quelques jours).
Les animaux atteints de certaines maladies cardiaques pré-existantes sont prédisposés aux endocardites mais dans ces situations, le diagnostic peut être très délicat.
Quels examens complémentaires sont utiles pour diagnostiquer une endocardite chez le chien ?
La radiographie est rarement d’un grand secours, sauf pour la recherche du foyer infectieux primitif.
L’électrocardiogramme peut présenter différentes modifications. Elles ne sont pas caractéristiques d’une endocardite mais le révélateur d’un « état de souffrance » du myocarde et un élément de pronostic.
L’échocardiographie peut assez souvent permettre d’identifier des lésions valvulaires , parfois très rapidement évolutives (quelques heures). L’échographie abdominale permet de rechercher d’éventuels foyers infectieux (reins, utérus, prostate, …).
Les examens biologiques sont essentiels pour rechercher des signes d’infection : numération-formule sanguine. C’est surtout la mise en évidence du germe par hémocultures qui permet un diagnostic de certitude et le choix d’un traitement antibiotique adapté. Toutefois, les hémocultures sont de réalisation délicate, demandent du temps, un laboratoire habitué et représentent un coût non négligeable. Parallèlement, si un foyer infectieux primitif est identifié, des prélèvements pour examen bactériologique et antibiogramme sont à effectuer à ce niveau également.
Évolution de l’endocardite chez le chien
Certaines peuvent évoluer de façon sur-aiguë et être associée à une septicémie, souvent rapidement fatale. D’autres formes se manifestent plus sournoisement, voire de façon chronique. Leur diagnostic est souvent très difficile. Selon l’importance des lésions induites sur les valves cardiaques, l’endocardite peut être responsable de l’installation progressive d’une insuffisance cardiaque.
Les endocardites peuvent également être responsables de discospondylites (infection intervertébrale)
Traitement de l’endocardite chez le chien
Les formes aiguës nécessitent une hospitalisation chez le chien. Si un foyer infectieux primitif est identifié, il doit être traité sans délai de façon appropriée.
Le traitement spécifique de l’endocardite repose sur la mise en place rapide d’une antibiothérapie massive par voie veineuse. Elle est adaptée en fonction des éventuels résultats de l’hémoculture et de l’antibiogramme, ou par les résultats bactériologiques effectués sur le foyer infectieux primitif. Le traitement par voie veineuse est poursuivi généralement pendant 5 à 7 jours au cours desquels une surveillance étroite du patient est maintenue (courbe de température, hématologie, fonction rénale, rythme cardiaque, …). Un relais par voie orale est ensuite possible pendant 2 à 6 semaines minimum.
Les conséquences d’une endocardite sur le fonctionnement du cœur peuvent être présentes dès le début, en particulier sous la forme de troubles du rythme cardiaque. Un traitement spécifique peut alors être nécessaire. À moyen terme, en fonction de l’importance des lésions résiduelles sur les valves atteintes, le développement d’une insuffisance cardiaque peut nécessiter la mise en place d’un traitement.
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