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Dyskinésie ciliaire primitive chez le chien



Points importants

  • Maladie de l’appareil respiratoire qui peut aussi toucher les spermatozoïdes, le système neurologique ou l’oreille (surdité, otites)
  • Un diagnostic difficile mais auquel il faut penser chez le jeune chien atteint de troubles respiratoires récidivants
  • Une maladie à composante héréditaire qui doit inciter l’éleveur à prendre des précautions pour le choix des croisements dans les races à risque

L’appareil respiratoire « normal »

L’intérieur des structures qui composent l’appareil respiratoire (cavités nasales, trachée, bronches, …) est recouvert par une « membrane » qui sécrète du mucus et est tapissée de petits cils ( on parle d’un épithélium muco-ciliaire). Les petites particules qui rentrent dans l’appareil respiratoire à la faveur de la respiration sont ainsi emprisonnées par le mucus puis, sous l’action des cils, remontent et sont expulsées de l’appareil respiratoire.

 


Dyskinésie ciliaire primitive chez le chien : une maladie respiratoire congénitale

Différents types des malformations de ces cils sont décrites. Elles les rendent alors incapables de remplir leur mission. Des bouchons de mucus se forment et sont à l’origine de complications inflammatoires ou infectieuses : rhinites, sinusites, bronchites, bronchopneumonies, …

Lorsque la malformation ciliaire est présente à la naissance, on parle de dyskinésie ciliaire primitive. Dans certaines races comme l’English Springer Spaniel ou le Bobtail (Old English Sheep Dog), une transmission génétique (monogénique autosomale dominante) est démontrée. Une prédisposition est également rapportée pour le Doberman, Chihuahua, Golden Retriever, Rottweiler, Chow Chow, Dalmatien, Shar-Peï, Bichon frisé.

Il existe d’autres structures dans l’organisme qui peuvent être affectées par cette anomalie ciliaire et notamment les spermatozoïdes (provoquant alors une infertilité), mais aussi le système nerveux ou l’oreille (surdité, otites)

La maladie ne doit pas être confondue avec une dyskinésie secondaire qui est, elle, réversible et consécutive à une bronchite, une exposition à la fumée, …

 


Les symptômes d’une dyskinésie ciliaire primitive chez le chien

Ils sont peu spécifiques. Ils surviennent généralement sur des animaux très jeunes sous forme d’infections respiratoires répondant bien aux traitements mais récidivant dès qu’ils sont arrêtés.

La suspicion diagnostique passe par les commémoratifs et par la réalisation de différents examens complémentaires traditionnels (radiographie, fibroscopie, spermogramme, …). Le diagnostic de certitude est souvent difficile à obtenir car il nécessite le recours à des examens très particuliers et difficilement accessibles à la médecine vétérinaire.

Dyskinésie ciliaire primitive (DCP) chez le chien
Une fibroscopie respiratoire permet de mettre en évidence une accumulation de mucus et de pus (flèches blanches), traduisant l’existence d’une bronchite chronique. Une telle affection peut être secondaire à une dyskinésie muco-ciliaire.

Le pronostic et le traitement d’une dyskinésie ciliaire primitive chez le chien

Le contrôle des infections respiratoires est essentiel parce qu’il n’existe pas actuellement de traitement spécifique. Le pronostic dépend de la nature et de l’importance du dysfonctionnement ciliaire. La plupart des chiens vivent plusieurs années avec leur maladie lorsqu’elle est contrôlée.

Compte tenu du caractère génétique prouvé dans certaines races et fortement suspecté dans d’autres, il est déconseillé de faire reproduire les animaux atteints.

Dyskinésie ciliaire primitive (DCP) chez le chien
Ecoulement de pus par une narine. Il s’agit d’une rhinite chronique. Les causes peuvent être nombreuses : corps étranger, maladie infectieuse, … mais aussi dyskinésie mucociliaire. Lors de rhinite chronique, une rhinoscopie est généralement nécessaire.
Dyskinésie ciliaire primitive (DCP) chez le chien
Cils à l’intérieur d’une trachée normale. Lors de dykinésie, l’inefficacité des cils est à l’origine de rhinites, sinusites, bronchites, bronchopneumonies, …
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Références

Hernandez Juan et Poncet Cyrill - Maladies Respiratoires du Chien et Chat. J. Hernandez et C. Poncet. Ed Point Vétérinaire (2012)

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