Points importants
- L’uretère ectopique est une malformation urinaire où l’abouchement de l’uretère ne se fait pas à l’endroit normal de la vessie.
- Une incontinence urinaire permanente ou transitoire est notée dans la plupart des chiens présentant un uretère ectopique.
- L’uretère ectopique prédispose aux infections urinaires.
- Le traitement de choix est la correction chirurgicale, même s’il est possible qu’une incontinence persiste par la suite.
Qu’est ce qu’un uretère ectopique (ou ectopie urétérale) chez le chien ?
Chez un chien normal, l’urine produite dans chaque rein est véhiculée vers la vessie par une structure tubulaire de faible diamètre appelée uretère. Les 2 uretères s’abouchent normalement dans la région dorsale du col de la vessie (ou trigone). L’urine s’accumule dans la vessie puis est évacuée via le pénis ou la vulve par une autre structure tubulaire appelée urètre.
On parle d’uretère ectopique lorsqu’un uretère s’abouche au mauvais endroit de la vessie ou même dans l’urètre, le vagin ou l’utérus. Cette malformation présente à la naissance, peut toucher les 2 uretères sur un même chien.
Cette malformation est très rare chez le chat et touche préférentiellement certaines races de chiens, telles que le Bulldog Anglais, le Caniche nain, le Colley, le Fox Terrier, le Golden Retriever, le Husky Sibérien, le Labrador, le Skye Terrier, le West Highland White Terrier, … Les femelles semblent également être plus représentées que les mâles (rapport 20 : 1).
Quand suspecter un uretère ectopique chez le chien ?
La présence d’un uretère ectopique perturbe le fonctionnement normal de la vessie et des sphincters urétraux. L’incontinence urinaire depuis le plus jeune âge est le signe clinique et le motif de présentation le plus fréquent lors d’uretère ectopique. La plupart des chiens atteints présentent des pertes d’urine en goutte-à-goutte. Certains peuvent cependant présenter une incontinence intermittente, de stress, ou en position couchée. Les mictions peuvent être normales, tant en fréquence qu’en quantité d’urine émise.
Des signes d’infection urinaire (pollakiurie, hématurie, strangurie, fièvre, douleur abdominale, polyuro-polydipsie) sont également fréquents. Un uretère ectopique doit donc également être suspecté chez un jeune chien présentant des infections urinaires à répétition.
Certains peuvent aussi ne présenter aucun signe clinique. Une région urogénitale souillée d’urine pouvant être associée à une inflammation de la peau, peuvent être les seules anomalies notées lors de l’examen clinique.
Comment confirmer un uretère ectopique chez le chien ?
L’uretère ectopique est souvent associé à d’autres malformations urinaires. Un diagnostic de certitude est donc essentiel avant d’envisager une intervention chirurgicale.
La radiographie simple présente peu d’intérêt dans le diagnostic des malformations urinaires. L’échographie abdominale permet d’identifier les anomalies associées (hydronéphrose et dilatation de l’uretère ectopique) et de visualiser dans certains cas un uretère ectopique. Elle offre également l’avantage de ne pas nécessiter d’anesthésie générale.
La cystoscopie complète très bien l’examen échographique car elle permet la détection précise d’uretères ectopiques chez les chiens pesant plus de 3 kg. Elle consiste en l’introduction d’une caméra de petit diamètre dans les voies génito-urinaires. La cystoscopie permet une visualisation directe de la paroi interne du vagin, de l’urètre et de la vessie.
L’uretère ectopique prédisposant aux infections urinaires, une analyse cyto-bactériologique de l’urine prélevée par cystocentèse doit être réalisée simultanément aux examens d’imagerie.
Comment traiter un uretère ectopique chez le chien ?
Plusieurs options plus ou moins invasives existent pour corriger un uretère ectopique. La méthode de choix reste une intervention chirurgicale par laparotomie. Il faut cependant savoir qu’environ 30% des chiens conserveront un certain degré d’incontinence urinaire après l’intervention, la plupart du temps facilement contrôlée par un traitement médical complémentaire. Les chiens pesant moins de 20 kg semblent présenter un pronostic plus favorable.
Actuellement d’autres techniques moins invasives sont en cours de développement. L’ablation au laser sous cystoscopie en fait partie. Il semblerait que le risque d’incontinence urinaire soit moindre suite à cette intervention par rapport à une chirurgie.
Si l’incontinence urinaire persiste après la correction chirurgicale des uretères ectopiques, des traitements de support médicaux peuvent être instaurés pour stimuler le fonctionnement des sphincters urétraux. Des antibiotiques sont également nécessaires en cas d’infection urinaire.
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