Points importants
- La polymyosite dysimmunitaire est une maladie musculaire inflammatoire peu courante
- Elle est souvent associée à un dysfonctionnement du système immunitaire
- Le diagnostic peut être difficile et demande le recours à des examens complémentaires
- Le traitement repose sur l’utilisation de médicaments immunosuppresseurs
Qu’est-ce que la polymyosite dysimmunitaire du chien ?
La polymyosite dysimmunitaire du chien est une maladie musculaire (ou myopathie) inflammatoire touchant les muscles striés. Tous les muscles peuvent être touchés mais ceux des membres antérieurs, du cou et de l’œsophage sont plus souvent concernés.
C’est une affection peu courante chez le chien et ses causes sont encore mal connues. Un dysfonctionnement du système immunitaire est suspecté.
La polymyosite dysimmunitaire est parfois associée à d’autres maladies :
- Maladies auto-immunes comme le lupus érythémateux systémique
- Affections tumorales (syndrome paranéoplasique)
- Maladies parasitaires : toxoplasmose, leishmaniose, ehrlichiose
- Des infections bactériennes : streptocoques, staphylocoques, clostridium, leptospirose
Prédispositions raciales à la polymyosite dysimmunitaire du chien
La prédisposition de certaines races est contradictoire. Certains auteurs rapportent une prédisposition du Berger allemand et du Terre-Neuve
Seulement certains auteurs considèrent que les femelles sont plus touchées que les mâles.
Signes cliniques de la polymyosite dysimmunitaire du chien
Chez le chien, les signes cliniques de la polymyosite dysimmunitaire sont très variables : raideur, douleurs musculaires (myalgies), faiblesse musculaire, difficultés pour se déplacer, amyotrophie, …
Des signes généraux comme de la fièvre, un abattement, … sont possibles.
Les muscles des membres antérieurs, du cou ou de l’œsophage sont souvent touchés, ce qui peut provoquer des régurgitations (mégaœsophage), des troubles respiratoires par atteinte des muscles du larynx (paralysie laryngée), des troubles de la voix (dysphonie) ou des bronchopneumonies par fausse route.
Comment confirmer le diagnostic de la polymyosite dysimmunitaire du chien
Les signes cliniques sont peu spécifiques, ce qui rend le diagnostic souvent difficile. Une consultation spécialisée de neurologie ou de médecine interne permet d’effectuer un diagnostic différentiel avec de nombreuses autres affections musculaires, nerveuses, neuro-musculaires, systémiques, …
Le recours à des examens complémentaires est indispensable.
Un bilan sanguin montre le plus souvent une augmentation non spécifique des taux d’enzymes musculaires (CK, LDH, ASAT). Une augmentation de certains globules blancs (éosinophiles) est parfois observée.
L’électromyographie (EMG) est souvent modifiée, ce qui est alors un élément d’orientation important ; l’électroneurographie est normale.
La biopsie musculaire est le plus souvent nécessaire mais le choix des sites à prélever demande une démarche raisonnée.
Les dosages sanguins d’anticorps (Ac anti-Mi1 et Ac anti-Mi2) peuvent être modifiés.
La recherche de certaines maladies parasitaires peut faire partie de la démarche diagnostique.
Traitement de la polymyosite dysimmunitaire du chien
Le traitement de la polymyosite du chien repose sur l’utilisation de médicaments immunosuppresseurs, selon des protocoles précis et parfois sur une longue période.
Pronostic de la polymyosite dysimmunitaire du chien
Le pronostic de la polymyosite du chien est généralement réservé.
Références
- Farnbach GC – Canine myositis. In: Kirk RW. Current Veterinary Therapy VIII- Small Animal Practice. (Ed.) Philadelphia: WB Saunders Company, 1983, 681-686
- Lewis RM – Immune-mediated muscle disease. – Vet. Clin. North. Am. Small. Anim. Pract., 1994, 24, (4), 703-710
- Shell LG – Diseases of peripheral nerve, neuromuscular junction and muscles. In: Leib MS, Monroe WE. Practical Small Internal Medicine. (Ed.) Philadelphia: WB Saunders Company, 1997, 591-612
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